le rêve américain en danger?
- Thomas Vergnolle
- 25 févr.
- 5 min de lecture

Name, Image & Likeness (NIL) : La menace imminente pour le sport universitaire et l'urgence de la réforme
Mesdames et messieurs, parlons d'une bataille qui se déroule actuellement dans le sport universitaire. Non, ce n'est pas sur le terrain. C'est dans les salles de réunion, au Congrès, dans les cabinets d'avocats. Et celle-ci ? Elle pourrait changer à jamais l'avenir du sport universitaire. Il s'agit de l'intersection entre le NIL (Nom, Image, Likeness) et la loi sur l'immigration – deux mastodontes qui s'affrontent, laissant les étudiants-athlètes internationaux et leurs universités coincés au milieu.
Le problème : D'un problème individuel à une responsabilité institutionnelle
Autrefois, les problèmes liés à l'immigration et au NIL étaient considérés comme des préoccupations personnelles des athlètes. Vous avez violé les termes de votre visa F-1 ? C'est votre problème. Les universités restaient spectatrices, regardant depuis les gradins. Mais plus maintenant. L'accord proposé dans l'affaire House v. NCAA, qui prévoit d'injecter 21 à 22 millions de dollars par école directement dans les poches des athlètes, a tout changé.
Soudainement, les universités ne sont plus juste des spectatrices ; elles sont sur le terrain. Si elles commencent à payer directement les athlètes, les étudiants-athlètes internationaux – qui représentent près de 12 % des athlètes de la Division I de la NCAA – sont en grave danger.
Pourquoi ? Parce que selon la législation américaine actuelle sur l'immigration, la plupart d'entre eux ne sont pas légalement autorisés à travailler aux États-Unis au-delà de leurs bourses. Si les universités font une erreur, elles risquent d'énormes sanctions juridiques, des responsabilités civiles et pénales, et pire encore, la perte des financements fédéraux.
Et ce n'est pas une zone grise. C'est noir ou blanc. La loi sur l'immigration, telle qu'interprétée par le Département de la Sécurité intérieure (DHS), ne fait pas de distinction entre un "employé" et un "travailleur indépendant". Un travail reste un travail. Une rémunération reste une rémunération. Et si elle est perçue aux États-Unis sans autorisation, c'est une violation.
Les fausses solutions : Des contournements qui ne fonctionnent pas
Alors, que font les universités ? Elles essaient d'être malignes.
1. L'arnaque du "travailleur indépendant"
Certaines universités pensent avoir trouvé une faille. Elles qualifient les paiements de "contrats de travailleur indépendant" plutôt que de salaires. L'idée ? Éviter les restrictions d'emploi.
Mais voici le hic : la loi sur l'immigration ne reconnaît pas cette distinction. Que vous soyez employé sous contrat W-2 ou travailleur indépendant sous formulaire 1099, si vous êtes payé pour un service rendu aux États-Unis, vous avez besoin d'une autorisation de travail. Les écoles qui utilisent cette stratégie risquent de se voir infliger des violations de "recrutement conscient". Et croyez-moi, le gouvernement fédéral ne plaisante pas lorsqu'il s'agit d'embaucher des travailleurs non autorisés.
2. Le mythe du "revenu passif"
D'autres écoles deviennent encore plus créatives en affirmant que les paiements sont des "revenus passifs", comme des redevances. Un peu comme les revenus du streaming – de l'argent qui rentre que vous travailliez ou non. Ça a l'air bien, non ?
Sauf que c'est totalement absurde. Si un athlète doit se présenter, jouer, signer des autographes ou participer à des événements d'équipe, c'est un revenu actif. Et si cet argent est basé sur la performance – c'est-à-dire que plus vous jouez bien, plus vous gagnez – il n'y a aucun moyen légal de l'appeler revenu passif. Cet argument s'écroulerait comme un château de cartes devant un tribunal.
3. "Il suffit d'exclure les athlètes internationaux"
Certaines universités pensent avoir trouvé une solution simple : ne payer que les Américains. Laisser les internationaux sur la touche. Ou leur donner une "option" d'accepter ou non les paiements.
Mais voici le problème. C'est de la discrimination. Et selon la loi américaine, si deux personnes font le même travail mais que l'une est payée et l'autre non en raison de sa nationalité, vous êtes en infraction. Et pas une petite.
Les conséquences : L'impact réel
Rendons cela concret. Imaginez une université d'élite avec une équipe de football remplie de talents internationaux. La moitié du onze de départ vient de l'étranger. Ils se sont entraînés pendant des années, ont tout sacrifié, et maintenant leurs coéquipiers américains encaissent de l'argent pendant qu'eux n'ont rien – pas de contrats NIL, pas de part des revenus, rien. Comment cela affecte-t-il la motivation de l'équipe ? Le recrutement ? La rétention des talents ?
C'est déjà en train de se produire. Certains athlètes internationaux envisagent de quitter les universités américaines, et certaines écoles hésitent à recruter des talents étrangers.
C'est un problème. Le sport universitaire n'est plus seulement une affaire américaine. Il est mondial. Et si les universités commencent à perdre les meilleurs talents internationaux à cause de politiques NIL inadaptées, l'équilibre compétitif de la NCAA s'effondrera.
La vraie solution : Ce qu'il faut faire
Alors, quelle est la solution ? Actuellement, les universités jouent en défense. Mais elles doivent passer à l'attaque. Elles doivent faire pression sur le Congrès et le gouvernement fédéral pour créer un cadre clair et unifié pour le NIL des athlètes internationaux. Voici comment :
1. Pousser pour des visas P-1A pour les athlètes NCAA
Aujourd'hui, les athlètes internationaux ne peuvent concourir aux États-Unis qu'avec un visa étudiant F-1, qui impose des restrictions strictes sur le travail. Mais les athlètes professionnels peuvent obtenir un visa P-1A, qui leur permet de gagner de l'argent tout en concourant. La NCAA devrait faire pression pour que les athlètes universitaires de sports générant des revenus puissent en bénéficier.
2. Créer un programme de visa NCAA NIL
Si le Congrès ne bouge pas assez vite, la NCAA et ses écoles doivent construire leur propre solution. Elles devraient créer un programme de visa NIL en partenariat avec le DHS pour permettre aux athlètes internationaux de percevoir des revenus tout en maintenant leur statut d'étudiant-athlète.
3. Les universités doivent exiger une législation fédérale
Les universités doivent cesser de considérer cela comme un problème administratif et en faire une priorité de lobbying. Ce n'est pas un "plus". C'est une menace existentielle pour le recrutement international.
Conclusion : Le temps d'agir, c'est maintenant
Le sport universitaire évolue rapidement. Ce qui était autrefois un système amateur commence à ressembler à un modèle professionnel. Mais alors que les athlètes américains s'adaptent et prospèrent, les athlètes internationaux sont laissés pour compte – non pas parce qu'ils ne sont pas assez talentueux, mais à cause de lois d'immigration dépassées.
Ce n'est pas seulement une question d'équité. C'est une question d'avenir. Si les universités n'agissent pas maintenant, elles perdront certains des meilleurs talents au monde au profit de pays offrant de meilleures opportunités. La NCAA a le choix : être un leader et résoudre ce problème, ou laisser le sport universitaire devenir une option de second choix pour les meilleurs talents mondiaux.
Le moment d'agir, c'est maintenant. Qui va relever le défi ?
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